Anges

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Anges
HARDY. – Nous nous sommes rencontrés en Pologne.
ELISABETH. – La Pologne, on oublie.
HARDY. –  Je n’oublierai pas ça. Jamais. J’y étais. Quand ce type t’a assassinée j’y étais.
ELISABETH. –  Laissez-moi tranquille.
HARDY. – Je suis vraiment désolé. De ne pas t’avoir secourue. Je suis vraiment désolé.
ELISABETH. – Personne ne m’a assassinée. Je vis toujours.
HARDY. – Non.
ELISABETH. – Je suis là.
HARDY. – Oui. C’est étrange.

De quelle étoffe sont faits nos souvenirs ? Quelles images le présent retient-il de notre existence passée ?

Anges est une invitation à se laisser surprendre, à ne plus se poser la question de l’étrangeté, mais à  l’accepter comme une donnée de base…

Et si vous saisissiez le présent, jusqu’à l’élargir comme une succession de secondes, d’éternités, comme lorsque vous avez l’impression qu’un ange vient de vous faire un clin d’oeil ?

 
 
ANGES, Anja Hilling
2015-2016

Trois histoires s’entrelacent. Celle d’Asta la barmaid qui s’est fait tatouer la scène d’un meurtre par le possible auteur du crime ; celle de Hanno, tombant amoureux de son ex-femme, décédée trois ans plus tôt ;
celle d’Axel, retrouvant vingt ans après, son grand amour qui ne se souvient plus de rien…

Mise en scène : Fabio Longoni
Scénograhie : Yulia Nikiforova
Musique : Kévin Houdemont
Lumières : Nicolas Boutillier de Saint-André
Comédiens : François Merré, Hélène Weiszberg, Marion
Deroit, Marion Vallée, Mehdi Al Rifaï, Mélanie Réthoré, Pascale
Nicolas-Cantet, Romain Andujar, Serge Ducrot, Xavier Ginoux

L’auteur

Née en Allemagne en 1975, Anja Hilling écrit ses trois premières pièces, Étoiles, Mon cœur si jeune si fou et Mousson (2003-2005) au cours des études d’écriture scénique qu’elle poursuit à l’université des Arts de Berlin (2002-2006). Aussitôt remarquée, elle est accueillie en résidence internationale au Royal Court à Londres à l’été 2003, élue révélation de l’année par la revue Theater Heute en 2005. Son oeuvre, qui compte une dizaine de pièces, est régulièrement traduite et montée sur les scènes anglaises.
Dans des fictions narratives autant que suggestives, elle saisit les préoccupations contemporaines – les thèmes de la faute et de la responsabilité humaine en particulier – et capte l’ordinaire du réel à travers des prismes oniriques d’une profonde poésie: un théâtre d’épidermes écorchés et d’émotions brutes. En France ont paru : Sens, trad. Silvia Berutti-Ronelt et Jean-Claude Berutti, Lansman, 2007 ; Bulbus, trad. Henri Christophe, Théâtrales/Traits d’union, 2008 ; Anges, trad. Jörn Cambreleng, Théâtrales, 2009 ; Tristesse animal noir, trad. Silvia Berutti-Ronelt et Jean-Claude Berutti, édition bilingue, Presses universitaires Mirail, Toulouse,
2009.

Le choix de l’oeuvre

La pièce d’Anja Hilling dévoile un échantillon d’humanité. Des blessés de la vie viennent partager là, le temps d’une bière, d’un cocktail, quelques-unes de leurs quêtes. Commence alors un jeu de cache cache avec les souvenirs et la mémoire car aucun des personnages n’a la même version de ce qui est arrivé. Des perceptions radicalement différentes du passé s’affrontent car la mémoire est avant tout subjective. Le réel devient flou et met les cœurs à nu… Les didascalies, dites par les personnages eux-mêmes provoquent un joyeux décalage entre les regards subjectifs de chacun et ce qui se passe réellement sur scène. On navigue alors dans un univers distancié où la légèreté et la complicité avec le public viennent tout de même se confronter à l’intensité des situations et à l’émotion qu’elles provoquent.
Anges est avant tout une invitation à se laisser surprendre, à ne plus se poser la question de l’étrangeté, mais à l’accepter comme une donnée de base… C’est une pièce chorale qui, à la manière d’un film de David Lynch, met en scène un travail d’enquête auquel le spectateur est convié. Un galet, un cheveu roux, un verre vide sont autant d’indices qui font perdre la notion du réel pour mieux révéler nos désirs, nos fêlures, nos questions et nous permettre finalement d’accéder au cœur de l’être.